Projets
CESIR (Combinaison d’Etudes sur la Santé et l’Insécurité Routière) a pour objectif d’évaluer la place des médicaments comme cause d’accidents de la circulation.
La méthodologie consiste à apparier les données de remboursement de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) avec les données sur les accidents corporels recueillies par les forces de l’ordre. L’échantillon d’analyse est constitué de tous les conducteurs et piétons impliqués dans un accident corporel pour lesquels l’appariement sera rendu possible par l’identification du numéro de sécurité sociale dans le procès-verbal d’accident. Ainsi, ce sont environ 50 000 sujets qui constituent chaque année la population d’analyse.
Il s’agit de l’étude la plus large jamais conduite liant les données de consommation médicamenteuse avec des données d’accidentologie. Sa puissance permet notamment d’évaluer l’impact de molécules dont la fréquence d’utilisation est modérée.
La cohorte GAZEL est une étude longitudinale initiée par l’INSERM en 1989 et qui a pour but d’étudier la santé de 20 000 personnes, à l’époque toutes anciennement employées de l’entreprise EDF-GDF. Une grande richesse, une grande diversité d’information sont disponibles et permettent d’analyser finement les facteurs expliquant les variations des états de santé tout au long de la vie.
L’étendue des champs abordés par cette cohorte est très large, des cancers aux pathologies cardiovasculaires, en passant par le vieillissement et les inégalités sociales de santé.
Notre équipe a initié en 2000 une étude particulière sur l’insécurité routière auprès des participants de cette cohorte. Depuis, des questionnaires ont été envoyés et leur analyse a permis de produire des résultats innovants : impact des événements de vie stressants, des indulgences, description des changements de comportements sur la route, adaptation des conducteurs au vieillissement.
Depuis novembre 2014, l’équipe coordonne, avec le Pôle d’expertise du risque Calyxis, l’observatoire MAVIE.
Cette étude de cohorte vise à déterminer l’ampleur et les caractéristiques des accidents de la vie courante en France. La méthodologie de l’étude repose sur le recueil exhaustif des informations déclarées ou observées antérieurement à la survenue des accidents, telles que les variables concernant l’environnement domestique, les habitudes et modes de vie, et la santé de la victime. Le suivi prospectif, sur plusieurs années, de 100 000 volontaires permet ainsi d’identifier les facteurs associés à la survenue et à la gravité de ces traumatismes (facteurs de santé, TDAH, processus attentionnels, pharmaco-épidémiologie…). Conjointement, des programmes d’intervention et de prévention sont expérimentés directement au sein de la cohorte afin d’évaluer leur efficacité. Les mesures retenues permettront de réduire le nombre de victimes et seront une réponse à cet enjeu de santé public majeur (11 millions de blessés & 20 000 décès chaque année, en France).
Grâce à un partenariat privilégié avec le service des urgences adultes du centre hospitalier universitaire de Bordeaux, l’équipe IETO aborde une thématique innovante dans le domaine de la sécurité routière, celle de la compréhension des processus attentionnels impliqués dans les risques d’accident de la route.
La méthode utilisée est celle de la comparaison entre des usagers de la route présentant des niveaux de responsabilité différents dans des accidents. L’ensemble des volontaires participants sont des blessés de la route qui se présentent ou sont conduits aux urgences. Depuis 2005 c’est plus de 2000 patients qui ont participé à l’étude. L’un des résultats les plus marquants de ce projet est la mise en évidence du rôle central des pensées intrusives (mind wandering) conduisant à des inattentions ayant provoqué l’accident.
Lorsque l’accident a eu lieu, lorsqu’il n’a pu être évité, il importe de proposer une prise en charge optimale du traumatisme. C’est pourquoi l’équipe IETO s’est engagée depuis plusieurs années dans l’étude des conséquences à long terme des accidents.
Avec le projet PERICLES tout d’abord qui a permis de suivre 3000 patients traumatisés dont la moitié de traumatisés crâniens. Les résultats ont montré pour la première fois qu’environ 20% des traumatisés souffrent encore 3 mois plus tard de toute une gamme de symptômes peu spécifiques du type de blessure mais qui peuvent être très handicapants : maux de têtes, troubles de la concentration, irritabilité, vertiges …
Parce que ces symptômes sont très liés au stress, notre équipe prépare l’étude SOFTER qui consiste à tester et évaluer l’impact de méthode de prise en charge du stress dans les heures qui suivent l’accident, dans l’objectif d’aider les victimes à retrouver une vie normale le plus rapidement possible.